Le XIX° est le temps du triomphe du livre. La production d’imprimés augmente dans des proportions considérables, grâce à l'élargissement du marché et grâce à une révolution technique fondée sur l'innovation de procédé et de produit.
La stéréotypie
La technique consiste à prendre l’empreinte, par moulage, des centaines de caractères mobiles ,en plomb, qui constituent une page. Le moule (le flan) est fabriqué en tamponnant du papier mâché humide contre une composition typographique, à l’aide d’une brosse très dure. A partir du flan, on coule une plaque de métal que l’on appelle un cliché.
Tous les ouvrages à succès du XIX° sont multipliés grâce à cette technique. Et lorsque l’éditeur cherche à élargir sa clientèle, en abaissant les prix, le bénéfice devient intéressant grâce aux clichés.
Quand Flammarion lance sa Collection illustrée à 95 centimes, le premier tirage revient à 47 centimes le volume et les suivants à 37 centimes.
La presse en métal
La presse en métal
En 1800, Lord Stanhope met au point la première presse entièrement en métal. La machine assure une pression bien supérieure à celle de la presse en bois, ce qui permet de faire passer la production de 30 à 200 feuilles d’impression par heure.
Mais c’est toujours un système plan contre plan: le marbre contient la forme imprimante tandis que la platine constitue l’élément de frappe.La presse à cylindres
Friedrich Kœnig, né à Eisleben le 17 avril 1774, est , croit-on, horloger, mais il devient imprimeur pour mettre au point son invention : une presse qui exécuterait mécaniquement l'ensemble des opérations effectuées jusque-là manuellement : encrage, marge de la feuille, impression, éjection de la feuille. Il ne trouve pas les capitaux sur le continent européen, et c'est en Angleterre qu'il trouve les fonds auprès du journal The Times. Associé à son élève F. -A. Bauer, il ouvre en 1809 son atelier de construction à Londres.
La presse de Kœnig n'a plus de platine respectant les traditions, mais des cylindres. Le cylindre, en «roulant» sur l'ensemble forme-papier, exerce une pression plus forte que la platine, qui exerce sa pression sur la totalité de la surface. La feuille, guidée par des courroies, effectue un trajet entre les cylindres et se trouve imprimée par la forme, qui effectue un mouvement de va-et-vient en passant sous le cylindre, dont l'axe est fixe.
En 1814, la presse réalisée par Kœnig pour le Times est la première actionnée à la vapeur. Elle ouvre l'imprimerie à l'ère industrielle. Par la suite, les presses à cylindre sont actionnées par des moteurs électriques.
La presse à cylindre permet de sortir 1100 feuilles à l’heure. Le goulot d’étranglement réside désormais dans la forme qui est plane.
La rotative
En 1866-1867, le constructeur Hippolyte Marinoni propose une presse rotative qui sera employée pour la première fois par Le Petit Journal.

