Enseignement d'exploration "Littérature et Société"

Ce blog, créé par Elsa Barbier, professeur d' histoire-géographie au lycée Jeanne d'Albret de Saint-Germain-en-Laye, sera conçu par et pour les élèves de 2°10 et de
2°12, afin que nous puissions explorer, ensemble, l'aventure du livre.

lundi 22 novembre 2010


Les ateliers laïcs
À partir du XIIe et surtout du XIIIe siècle, le livre sort des maisons religieuses pour pénétrer la société laïque, surtout dans le monde des villes. L’environnement économique et social se modifie:
Essor démographique
Essor des villes et de la bourgeoisie urbaine.
Les seigneurs s'enrichissent, leur genre de vie évolue: ils commandent des livres, source de prestige et de puissance.
Les manuscrits sont produits dans des ateliers laïcs, installés dans les villes et travaillant pour les universités, les cours princières ou, la clientèle bourgeoise.
Sur le cliché de gauche (manuscrit de Bologne), un professeur fait un cours à l'université. La base de l'enseignement supérieur est toujours constituée par le texte écrit. Les étudiants disposent d'un exemplaire du livre du professeur, ce qui implique l'existence en ville de structures de fabrication et de diffusion. 
Ci-dessus, l'auteur est assis seul devant sa table: il consulte un livre posé sur un pupitre incliné, et il est entouré de livres rangés dans des meubles spécialisés variés (coffre, étagères, bibliothèque tournante). Le travail d'écriture est devenu un travail individuel, autonome, avec des livres plus nombreux et plus accessibles.
Les formes du livre
L'organisation même du texte va évoluer. Le système de ponctuation tend à se développer et à se généraliser.
Dans le manuscrit latin ci-contre (Augusteus de Virgile), le texte est en majuscules, les mots ne sont pas séparés, il n'y a pas de paragraphes ni de ponctuation. Lire le texte nécessite pratiquement de le déchiffrer à haute voix.
En revanche, ce manuscrit du XIème siècle (ci-dessous), témoigne de l'évolution de la mise en forme: usage des minuscules, apparition de points, séparation des mots.
Enfin, à la Renaissance, les humanistes, tout en utilisant systématiquement les signes de ponctuation apparus auparavant, vont en créer de nouveaux pour faciliter la lecture. Ainsi, dans ce texte du Parisien Guillaume Fichet (XVème siècle), on peut constater que les phrases s'ouvrent par une majuscule et se terminent par un point. Le commencement des paragraphes est marqué par un pied-de-mouche. Il y a des parenthèses et le mince trait oblique est l'ancêtre de notre virgule.